Galilée


Son enfance

Le fils de Vicenzio Galiléi naît le 15 février 1564 à Pise, ville où cette famille déchue s'installe, probablement en raison de problèmes financiers. Bien que descendant d'héritiers fortunés, la famille se trouve dans une situation précaire. On peut d'ailleurs noter que sa vie durant, Galilée, subvient aux besoins de sa famille même si parfois, à cause d'une activité scientifique très prenante, il ne sait se montrer apte à remplir correctement ce rôle. En 1574, la famille part pour Florence où Galilée poursuit ses études. Après avoir passé quelques temps comme novice dans un monastère, il s'inscrit à l'université de Pise, où il reçoit une formation axée sur la médecine. Le futur inventeur de la lunette astronomique ne manifeste aucun intérêt pour cette discipline et se résout en 1585 à revenir à Florence sans diplôme.

Origine de la lunette astronomique

Il est important de noter que l'invention de la lunette, n'est pas entièrement le fruit du travail de Galilée, bien d'autres personnes avant lui ont découvert les propriétés des lentilles, composantes principales de ce matériel d'observation, sans avoir su l'utiliser à bon escient. Effectuons pour comprendre cela, un retour en arrière. La science concernant l'optique et par conséquent l'étude des lentilles, a longtemps été délaissée et n'a commencé à resurgir que dans la seconde moitié du XVI°siècle avec Giovanni Batista della Porta et Kepler. Les études qu'ils ont faites dans leur livre respectif: Magia naturalis et Ad vita linem auraient pu aboutir à la construction d'une lunette mais ceci ne s'est pas réalisé. On peut d'ailleurs remarquer que cet instrument d'observation aurait pu être conçu bien avant. En effet, en 1590, un artisan italien parvient à construire des lentilles nécessaires à la construction d'une lunette. Cette invention se diffuse aux Pays bas mais elle ne trouve aucun écho chez les princes et les militaires hauts gradés. Le mérite de Galilée, réside dans le fait qu'il a su assembler et améliorer les composants d'une lunette astronomique.

Les dessous du procès de 1616

Sous l’apparente justice du procès de 1616 on s'aperçoit que plusieurs éléments restent incompréhensibles, ce qui traduit la présence d'une machination. Premièrement, on remarque que les deux propositions du Saint Office concernant la position et le déplacement de la terre et de la lune, ne se base sur aucun écrit, chose impensable puisqu'ils sont la base des accusations. Deuxièmement, on s'aperçoit, que pendant le procès, le tribunal, n'a pas appliqué la procédure. Il est passé d'un avertissement à une intimation devant être respectée sous peine d'emprisonnement et de torture. Cet aspect du jugement est étrange, car Galilée, fervent catholique n'aurait probablement pas dérogé à l'avertissement. Pour finir, le procès verbal, résumé de la sentence, est dépourvu de signature. Beaucoup de scientifiques, pensent à notre époque que cette pièce à conviction est un faux qui aurait été rédigé par un ecclésiastique, le Père commissaire, ennemi farouche de Galilée. Cependant, d'autres savants, s'accordent à dire, que ce document aurait été rajouté en 1633 pour faire définitivement accuser Galilée. Néanmoins, ne nous attardons pas sur cet aspect, et observons plutôt que la tentative de réconciliation du dogme et de la théorie copernicienne se solde par un échec, comme il était prévisible. Galilée en ressort affaibli en effet, les attaques personnelles se réitèrent à tel point que l'intervention du cardinal Bellarmin est nécessaire. Dans une lettre, le prélat précise explicitement que Galilée est venu à Rome de son plein gré et qu'en aucun cas, il n'a été obligé d'abjurer. Cette intervention fait taire les adversaires de Galilée qui cherchent toujours à nuire à sa réputation en recourant à des arguments certes peu convaincants mais qui portent préjudices à la notoriété du savant.

Précisions et Dialogue sur les deux grands système du monde

En 1624 Galilée se lance dans la rédaction d'un immense ouvrage rédigé sous la forme d'un essai intitulé Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Ce texte confronte trois personnages, Filippo Salviati, un florentin partisan de Copernic, Giovan Francesco Sagredo, vénitien sans à priori, Simplicio, un piètre défenseur de la physique aristotélicienne, tous trois, pendant quatre jours, sont réunis à Venise. Le choix de ce genre permet à Galilée d'introduire de nombreuses idées provenant des théories les plus diverses afin de les dénigrer et de mettre en avant la théorie copernicienne. Malgré de nombreuses interruptions (maladies, problèmes familiaux…), l'ouvrage est achevé en 1630. Toutefois, le savant n'est pas arrivé au bout de ses peines, en effet, avant la publication de son Dialogue, il est nécessaire d'obtenir le droit d'impression et de trouver un riche mécène qui prendra en charge tous les frais. Bien qu'au début tout lui soit favorable ( le prince Frédéric Cesi propose de faire imprimer l'œuvre et le père dominicain, Niccolo Riccardi, chargé d'accorder l'approbation donne à Galilée l'assurance d'une obtention rapide de l'autorisation s'il modifie quelques passages) la malchance survient avec la mort du riche mécène et avec le retard de l'autorisation de publier. Finalement, le livre est publié le 21 février 1632.

Le procès de 1633

Le 1° octobre 1632, Galilée est de nouveau convoqué par le Saint Office. Son mauvais état de santé, son âge avancé, l'épidémie de peste qui ravage la campagne italienne, rien ne peut le soustraire à cette convocation, ce qui lui est rappelé par le Saint Office dans une lettre en date du 1° janvier 1633. L'aide que le savant attendait du grand duc de Toscane ne venant pas, il est obligé de se mettre en route et arrive finalement à Rome le 13 février. Hébergé chez l'ambassadeur Niccolini, il tente par tous les moyens de faire changer d'avis les autorités religieuses : en vain. L'Eglise ne veut pas être éclairée! Galilée voit son courage fléchir, une tristesse profonde l'accable, il se rend compte qu'il ne peut mener à bien son programme de politique culturelle car le fil ténu qui l'unissait à l'Eglise n'existe plus. Finalement, Galilée est convoqué le 12 avril 1633. Pendant tout le procès, le dominicain, Vincenzio Maculano, qui préside le tribunal veut le piéger. Il cherche le moyen d'accuser Galilée "d'avoir extorqué frauduleusement l'autorisation ecclésiastique" de 1616 et du même coup de mettre à l'abri Niccolo Ricardi qui aurait pu être accusé d'avoir transgressé cet interdit en donnant l'autorisation d'imprimer. Afin de condamner Galilée, le dominicain reproche au savant de ne pas avoir obéi à la prescription de 1616 et omis de la signaler à Niccolo Ricardi. Cependant, comme nous l'avons déjà vu, le procès de 1616 est dénué de véritable pièce à conviction étant donné que le procès verbal est dépourvu des signatures des membres du tribunal. Cet élément explique l'attitude du dominicain qui cherche à acculer Galilée à admettre comme réelle la prescription de 1616 qui lui interdisait de défendre , d'enseigner, de publier des livres sur la théorie copernicienne. Le piège se referme sur le savant, puisque celui-ci, pressé par de nombreuses questions, finit par laisser s'échapper cette phrase "Le Dialogue n'était pas contraire à la prescription qui m'avait été intimée mais bien plutôt destiné à montrer que les raisons de Copernic étaient faibles et non concluantes ". Le 30 avril il reconnaît que Le Dialogue prend le parti de la théorie de Copernic. Persuadé qu'il le tient, le tribunal libère Galilée en lui sommant toutefois de rester chez Niccolini, persuadé de sa toute puissance et convaincu de la réussite de sa manœuvre. Galilée, par ses dires, s'est condamné, il est devenu indéfendable. Le 21 juin l633, Galilée est de nouveau entendu et est menacé d'être torturé à moins d'avouer qu'il a toujours défendu Copernic. Le lendemain, la sentence est rendue au couvent de Santa Maria : Galilée est condamné à la résidence à vie et est obligé d'abjurer. Il est cependant nécessaire de noter, que sans l'appui du pape, Galilée aurait sûrement été brûlé comme Giordano Bruno.


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