Dès la première apparition de la lunette de nombreux érudits accusent Galilée de plagiat, sans quelques bonnes raisons il faut bien l’admettre (voir annexe). Toutefois leur propos restent sans échos et sont submergés par le flot d’acclamations en faveur du nouvel instrument. D’autres érudits clament haut et fort qu’ils ont réalisé les observations de Galilée bien avant lui. Symon Mayr astrologue allemand prétend par exemple avoir découvert quelques jours avant Galilée les satellites de Jupiter. Mais ici encore ces accusations restent sans suite. Les défenseurs de Galilée font rapidement admettre à ce savant qu’étant donné qu’il n’a confié à personne ses découvertes il ne peut en aucun cas se plaindre de s’être fait éventuellement déposséder de ces dernières. A ces attaques qui somme toute sont d’ordre strictement personnel s’ajoutent des accusations plus virulentes qui remettent tout simplement en cause la validité des découvertes accomplies par le biais de la lunette astronomique. Dans leurs critiques les savants arguent que les récentes observations de Galilée ne sont que des illusions dues aux lentilles. Le fils de Vincenzio Galiléi conscient de l’importance de ces reproches effectue de nombreux déplacements pour faire essayer à tous les belligérants son invention. Les résultats ne se font pas attendre, tous les érudits admettent que l’importance de la découverte de Galilée est réelle. Cependant ces derniers ne cessent pas pour autant de s’en prendre au scientifique italien et à ses travaux. Bien qu’ils se soient rendus compte que le savant était inattaquable sur le plan astronomique ils ne désespèrent pas de le faire chuter. Plusieurs érudits dont un certain Ludovico Della Combe dont nous reparlerons dans la suite de ce travail attaquent Galilée sur sa théorie des corps flottants. Dans cette dernière Galilée s’oppose à la théorie d’Aristote en énonçant que la glace flotte parce qu’elle est plus légère que l’eau. Un débat scientifique s’engage, finalement Galilée sort vainqueur de cette joute et voit son prestige s‘accroître. Tout comme les précédentes diffamations, l’attaque de la théorie des corps flottants se solde par un échec. Cependant les ennemis de Galilée ne perdent pas espoir et continuent d’assaillir de reproches le savant italien en changeant quelque peu leur angle d’attaque. Plusieurs érudits affirment que "seule la vision directe est capable de nous faire appréhender le réel". Galilée réfute leur théorie grâce à un raisonnement philosophique (que nous n‘avons pas entièrement compris) qui lui permet de remettre en question un principe ancien pourtant admis par une grande partie de la communauté scientifique. Cet exemple montre bien que le progrès scientifique passe par la destruction de préjugés, Galilée a surmonté là un obstacle d’ordre épistémologique. Parce qu’ils comprennent l’inefficacité de leurs attaques, de nombreux érudits, décident, pour neutraliser Galilée, de l’accuser d’hérésie. L’institution religieuse entre alors en lice ! Le premier coup d’estoc est porté par Ludovico Della Combe qui défie Galilée en lui demandant s'il prend en compte les écrits bibliques, et notamment celui-ci : "Tu as fixé la terre ferme immobile". Cette réflexion du philosophe et savant italien, attire l'attention de l'Eglise et notamment du cardinal Bellarmin, qui demande à ce qu'une enquête discrète soit menée par l'Inquisition, dès juin 1611. Les scientifiques opposés à Galilée sont donc parvenus, parce qu’ils ne réussissaient pas à réfuter les théories du savant italien avec des arguments purement scientifiques, à le fragiliser en faisant intervenir l’Eglise alertée par sa soi disante infidélité religieuse. Terrain beaucoup plus dangereux ! Ils seront de ce fait les principaux instigateurs de la chute de Galilée. L’attitude de la communauté scientifique est donc paradoxale puisqu’au lieu de promouvoir une découverte scientifique primordiale à l’avancée de la science elle empêche sa diffusion pour ne pas voir ses fondements remis en question. Les principaux membres de cette communauté adoptent donc une position égoïste étant donné que leurs profits et leur bien être personnels prévalent sur toute chose. Les positions qu’ils adoptent peuvent être considérés comme les véritables obstacles au progrès scientifique.